Dans son conte « Les Habits neufs de l’empereur », Hans Christian Andersen a mis l’empereur à nu. Or, même nu, l’empereur demeure empereur. Mais que lui restera-t-il s’il perd aussi la tête ?
Dans cette série, les visages disparaissent, cachés ci par un masque, là par un cône ou tout autre accessoire. Ces personnages regardent-ils l’avenir, le passé, à l’intérieur d’eux-mêmes ? Nul ne le sait. Sont-ils optimistes, résignés, joyeux ou tristes ? Nul ne le sait. A-t-on besoin de le savoir ? Probablement pas.
La nudité n’évoque ici aucune sensualité. Elle accentue l’absurdité des mises en scène. Dépouillés, les corps se muent en objets abstraits, entrainant le spectateur dans un monde irréel. Une approche dadaïste ? Peut-être. L’humanité s’estompe-t-elle au fur et à mesure qu’on prive l’homme de ses moyens d’expression ? Dark Vador, une grenouille, un panneau de signalisation… tentent d’y apporter des éléments de réponse.